VELIQUE - TOWT garde le cap pour étendre sa flotte

Le Journal des Entreprises – 1er octobre 2025

[…] La compagnie havraise Towt (TransOceanic Wind Transport), pionnière du transport de marchandises à la voile, maintient son cap d'expansion malgré un contexte économique et réglementaire difficile. Après la suppression de l'exonération de cotisations patronales accordée aux armateurs français depuis 2016, Towt a vu ses charges augmenter de 20 000 € par mois, soit + 20 % de coûts sociaux. Une situation que son président-fondateur Guillaume Le Grand juge « déstabilisante », tout en espérant « une évolution législative d'ici la fin de l'année ».

La société, qui avait envisagé un changement de pavillon, préfère miser sur la proposition de loi portée par la députée havraise Agnès Firmin Le Bodo, visant à accélérer le développement du transport maritime à propulsion vélique.

Car pour Towt, l'enjeu dépasse les frontières : le secteur est directement affecté par les tensions géopolitiques internationales, la guerre commerciale et le désengagement du marché américain, ayant entraîné « une perte d'un tiers des volumes ».

Malgré cette « annus horribilis », l'entreprise fondée en 2012 poursuit son ambition : une flotte de huit cargos-voiliers d'ici mi-2027, contre deux actuellement (Anemos et Artemis). Un troisième navire, construit par le chantier breton Piriou, est attendu en 2026. Chacun de ces voiliers de classe Phénix transporte jusqu'à 180 EVP tout en réduisant de 95 % les émissions de CO2 par rapport aux cargos conventionnels.

Avec 25 traversées transatlantiques et 20 000 tonnes transportées, Towt, qui emploie 50 salariés dont 35 marins, vise 60 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2028. La compagnie développe aussi son offre touristique, avec des cabines passagers sur ses lignes vers New York, la Guadeloupe, la Colombie ou le Guatemala. « Notre proposition permet une décarbonation drastique du transport maritime », insiste Guillaume Le Grand, rappelant que les cargos-voiliers Towt affichent un ratio record de 2 g de CO2 par tonne-kilomètre, contre 100 g pour un porte-conteneurs.