VELIQUE - L'accueil des navires marchands à voile en question au Havre pour les Assises du port du futur

Postée le 04/11/2025

Le Marin – 30 septembre 2025

[…] À la veille des Assises du port du futur (30 septembre – 1er octobre 2025), la question de l'accueil des navires marchands à propulsion vélique s'est invitée au Havre. Ces bateaux hybrides, alliant moteurs conventionnels et voiles, incarnent la transition énergétique du transport maritime. Bien qu'ils ne représentent encore qu'une centaine d'unités sur les 100 000 navires de commerce mondiaux, leur développement accéléré pousse les ports à s'adapter.

Selon Nicolas Chervy, commandant du port du Havre, la dimension technique ne pose « aucun problème majeur » : « Hormis la hauteur des gréements à surveiller, l'accueil de tels navires ne pose aucun souci ». Les infrastructures existantes suffisent, d'autant que la plupart des navires à voile sont autodéchargeants ou de type roulier, à l'image du Canopée, cargo hybride qui dessert régulièrement Le Havre.

 

Le port de Fécamp, déjà familier des voiliers-cargos de Towt, a accueilli sept escales transatlantiques sans encombre. « On a démontré qu'on savait faire, y compris pour les procédures douanières », souligne Alain Bazille, Vice-Président du Département de Seine-Maritime et Président de l'Association Nationale des Ports Territoriaux, qui fédère 115 ports français.

La véritable difficulté se situe ailleurs : le coût du passage portuaire. Les armateurs véliques, opérant sur des marges étroites, demandent une tarification adaptée. « Pour les droits de port, nous nous sommes adaptés aux spécificités du vélique », précise Nicolas Chervy, expliquant que Le Havre calcule les redevances non sur la longueur hors tout – plus importante à cause des mâts – mais sur la longueur de mouillage de la coque.

Face à ces enjeux, les ports territoriaux, souvent plus souples et moins chers, paraissent mieux positionnés. Cependant, les grands ports d'État, comme Haropa Port, comptent bien rester dans la course. Ils misent sur la simplification numérique grâce aux Ports Community Systems (PCS), plateformes digitales de coordination logistique. Haropa a déjà partagé son PCS avec Ports de Normandie, et souhaite une interopérabilité à l'échelle de la façade ouest européenne, « jusqu'en Espagne ».

Entre innovation technologique et réorganisation portuaire, cette réflexion marque une étape clé : celle du passage de l'expérimentation à la structuration économique du transport maritime à voile.

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