Société d’Exploitation des Procédés Félix Amiot (SEPFA) : d'une activité historique à l'usinage 4.0

Postée le 21/10/2020

Créé en 1974 pour l'usinage des hélices et des arbres, la Société d’Exploitation des Procédés Félix Amiot (SEPFA) fait partie intégrante de l'épopée maritime de Cherbourg. Pour autant, après plusieurs cessions, son dernier acquéreur, Laurent Philippart, s'inscrit résolument dans la modernité en ambitionnant de transformer l'atelier en usine 4.0.



Historiquement créée par Félix Amiot, fondateur des Constructions mécaniques de Normandie (CMN) pour usiner des hélices et des arbres à la suite de la reconversion des CMN dans la construction navale après-guerre, la société SEPFA est aujourd'hui spécialisée dans l'usinage de grande dimension (tournage, fraisage, alésage), sur tous métaux et composites. L'entreprise possède des moyens et compétences en mesurage 2D et 3D permettant de répondre aux exigences de ses clients actuels, Naval Group, Orano, GE, Siemens ou Sulzer. La société compte à ce jour une trentaine de salariés dont 22 en production.

Laurent Philippart expose : "le challenge, c'est de transformer cet atelier de plus de 45 ans en usine du futur 4.0, qui doit permettre à SEPFA d'être accessible à tous ses clients et prospects. L'autre aspect de cette évolution est de mettre les managers en capacité de savoir à tout moment où en est l'avancement des travaux et l’état des machines, qui doivent pouvoir tourner seules, quel que soit l'endroit où ils se trouvent dans le monde".

Ingénieur passé dans les secteurs de projets et de services du nucléaire, de la sidérurgie ou de la chimie, Laurent Philippart a passé de fait une partie de sa carrière chez Orano et à l'Apave avant d'acquérir SEPFA début 2019, et avoir vérifier la faisabilité du rachat, avec son associé Vincent Le Gouic de la société normande Pivema. Laurent Philippart précise : "sauf exception, toutes les grandes sociétés qui passent à l'usine 4.0 ne le font que partiellement, avec des ateliers ou des services de recherche. L'ambition de SEPFA est pour sa part de transformer toute l'usine en 4.0. Il nous faut surtout faire en sorte que nos collaborateurs comprennent ce que va leur apporter cette évolution, dans leur rapport avec le client et ses besoins".


L'autre avantage de cette évolution pour SEPFA va consister à pouvoir faire monter en charge le travail de ses machines en renseignant en direct les clients de l'entreprise sur leur disponibilité. Laurent Philippart détaille : "le client peut voir que chez SEPFA, il y a tel ou tel trou de charge sur cette machine, ou qu'il y a la matière. Il dispose donc de l'information très rapidement sur la capacité à fournir la pièce à usiner, nous contacte, nous fournit ses exigences, sa commande et nous lançons l'usinage". Aidé d'un consultant cherbourgeois, Frédéric Naga de Technodoc, doté de la même sensibilité industrielle que Laurent Philippart, le déploiement de la démarche 4.0 a d'abord consisté à vérifier que les machines étaient capables de dialoguer avec l'extérieur. Toutes les machines de SEPFA sont dotées de commandes numériques, de plusieurs générations différentes, le challenge est de les faire dialoguer entre elles, et avec un ordinateur central.


La machine-pilote sur laquelle SEPFA déploie la démarche 4.0 est emblématique du savoir-faire de l'entreprise, qui usine des pièces de très grandes dimensions. Laurent Philippart expose : "c'est une fraiseuse-aléseuse cinq axes d'une dizaine d'année capable d'usiner des pièces d'une quinzaine de mètres de long par trois mètres de haut, avec une table fixe et une table rotative. Elle peut déjà dialoguer avec le serveur central, l’extérieur". Dans l'atelier SEPFA, sur les quinze machines dont dispose la société, deux sont déjà connectées et le reste devrait l'être en début d'année prochaine, estime Laurent Philippart, avant de préciser : "quand tout le parc sera connecté à un serveur unique, nous auront terminé la phase principale, ainsi que les outils méthodologiques, et nous ferons le choix d'un ordinateur central et de sa volumétrie de datas".

Dans le secteur maritime, après avoir produit des embases de quilles et mâts de bateaux de courses, des reprises de cinématiques SEPFA a trouvé grâce à ses savoir-faire des marchés auprès notamment des CMN et de Naval Group à Cherbourg. Laurent Philippart commente : "l'entreprise dispose par exemple d'outils de contrôle lui permettant de réaliser des mesures et des alignements d'axes d'une précision de l'ordre du centième. Dans les énergies marines renouvelables, nous discutons avec des porteurs de projet hydrolien, et j'ai pris contact avec les fabricants d'éoliennes à Cherbourg, Saint-Nazaire et le Havre car ce marché est une vraie cible pour l'entreprise".


Cette démarche 4.0 doit à terme, avec l'automatisation de la production, augmenter le nombre de salariés de SEPFA dans la mesure où l'atelier se connectera plus facilement à l'extérieur et accroitre le plan de charge des machines. Laurent Philippart conclut : "les machines peuvent tourner seules la nuit ou le weekend mais il faudra nécessairement des salariés pour les paramétrer et les contrôler. La démarche 4.0 nous permettra surtout de nous développer et de nous diversifier, car nous anticipons l'évolution des marchés et souhaitons compenser la baisse dans le oil & gaz par une hausse de la production vers les EMR, par exemple".

Contact

Laurent Philippart - SEPFA
5 rue Dom Pedro - 50100 Cherbourg-en-Cotentin
02 33 20 07 07
laurent.philippart@sepfa.com

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