Quand l'établissement public Haropa prospecte aux Emirats

La Tribune - 6 janvier 2024

[…] Haropa songe à acheter de l’hydrogène aux Emirats Arabes Unis, et évalue la faisabilité d’un couloir d’importation d’H2 vert par la mer entre Le Havre et les EAU.

Haropa Port envisage sérieusement l'importation d'hydrogène vert pour répondre à la demande croissante des industries du raffinage, de la chimie et des engrais, qui cherchent des alternatives à faible émission de CO2, mais l'approvisionnement en hydrogène propre semble incertain. Les calculs effectués estiment les besoins futurs à environ 300 000 tonnes par an, un chiffre bien au-delà des capacités de production prévues dans la région. La méga-usine d'électrolyse Normand'Hy, présentée comme l'une des plus puissantes du monde, ne produirait qu'une fraction de ce tonnage, tout comme le projet porté par Verso Energy à Rouen. La perspective d'inclure de l'hydrogène pour les carburants d'aviation futurs aggrave encore la demande.

Pour combler ce déficit, l'importation semble être une option viable. Une mission économique à Dubaï a ouvert des discussions sur la création d'un couloir d'importation d'hydrogène vert entre les Émirats Arabes Unis et le port du Havre. La compagnie pétrolière nationale des Émirats, ADNOC, a déjà manifesté son intention de produire un million de tonnes d'hydrogène vert d'ici 2030, signalant ainsi un changement significatif dans leur stratégie énergétique. Cela suscite l'intérêt des autorités portuaires de la vallée de la Seine, qui cherchent à établir des liens avec ces acteurs étrangers.

Cependant, l'importation d'hydrogène présente des défis logistiques et environnementaux, notamment en termes de transport et de stockage. Le gouvernement français examine actuellement la pertinence de ces importations, avec des évaluations en cours pour déterminer les implications économiques et environnementales de cette option, qui semble de plus en plus plausible.