PORTUAIRE - Fret maritime : pourquoi l'IA a le vent en poupe
Les Echos – 2 avril 2025
[…] L'intelligence artificielle (IA) prend de l'ampleur dans le fret maritime, transformant la gestion des flottes et des conteneurs. L'IA offre des solutions pour optimiser les routes, réduire la consommation de carburant, limiter les émissions de gaz à effet de serre, suivre et sécuriser les marchandises, et gérer la conformité réglementaire et technique.
Pour l'optimisation des routes maritimes, des entreprises comme Amphitrite, Everstream Analytics, Marine Weather Intelligence, Sinay et True North Marine utilisent l'IA pour automatiser le calcul des itinéraires, en considérant les conditions météorologiques, les courants, la vitesse des navires, les attentes portuaires et la disponibilité du carburant. Nathalie Fabbe-Costes du Cergam souligne que ces technologies permettent « d'étudier les possibilités de dérouter le trafic maritime en passant par le cap de Bonne-Espérance » face aux perturbations, comme les attaques en Mer Rouge.
Dans la gestion de flotte, des plateformes comme ABS Wavesight, Cloud Fleet Manager, Danelec, Hanseaticsoft, MariApps, ShipNet et Veson Nautical intègrent l'IA pour la maintenance, la conformité, la gestion des équipages, la performance énergétique et l'optimisation des opérations. Jérôme Bour du cabinet Newton Vaureal indique que les compagnies maritimes mettent en place de « véritables tours de contrôle » avec ces technologies pour une vision globale de leurs opérations.
CMA-CGM a établi un partenariat stratégique avec Google pour optimiser les itinéraires, la manutention, la gestion des stocks et la livraison, visant à réduire les coûts et l'empreinte carbone. CMA CGM utilise également la scale-up XXII pour l'IA appliquée à la vision par ordinateur. William Eldin, PDG de XXII, explique que leur solution donne « la capacité d'identifier les conteneurs, contrôler le chargement et le déchargement des bateaux, remonter l'information horodatée en temps réel dans une base de données ».
Traxens, quant à lui, utilise des capteurs sur les conteneurs pour communiquer des données et « détecter les opérations frauduleuses, comme introduire des marchandises illicites dans le conteneur », selon Cédric Rosemont, PDG de Traxens.