Particulièrement frappé par la crise, le monde de la plaisance navigue en eaux trouble

Postée le 01/12/2020

La Presse de la Manche - 19 novembre 2020

[…] Carnets de commandes en baisse, retards de livraisons, magasins d'accastillage fermés car jugés "non-essentiels"... Comme de nombreux secteurs, le monde de la plaisance subit de plein de fouet la pandémie de Covid-19.

 

"Il n'y a pas que les restaurateurs. C'est loin d'être tout rose pour nous également", commente David Traisnel, le factotum de Cotentin Nautic à Saint-Vaast-la-Hougue et de Cherbourg Plaisance, qui a dû recourir au chômage partiel pour une partie de ses 17 salariés.

"Tout le monde est impacté dans notre milieu, sans exception", confirme Franck Leclercq, patron du Chantier naval Chantereyne, qui déplore "un manque de clients", en raison notamment des gros retards de livraisons observés en cette période de crise. Il en a fait l'amère expérience récemment à l'issue du salon de Carteret, où ses "nombreuses commandes potentielles" n'ont pas abouti. "Quand les acheteurs voient les délais, ça les rebute, ils ne vont pas plus loin", souffle-t-il.

"Les industriels ont des problèmes au niveau de la production, ça rallonge les délais, confirme David Traisnel. Au lieu de recevoir des pièces en 48 ou 72 heures, ça met 10 à 15 jours. Ça freine considérablement notre activité".

Et les perspectives pour 2021 ne sont guère plus encourageantes selon Franck Leclercq, "très inquiet" en écoutant les prévisions alarmistes des spécialistes du nautisme. "Pour le moment, on subit une crise logistique. La vraie crise économique, ce sera dans six mois, quand les chefs d'entreprise, nos principaux clients, vont sortir de mauvais bilans ou ne vont pas pouvoir revendre leurs boîtes dans de bonnes conditions. Et puis les mecs qui ont de l'argent, ils sont moins nombreux et beaucoup plus économes. Les discussions ne sont pas évidentes", grimace-t-il, en mimant le geste de celui qui rame.

Et ce n'est pas l'annulation du Nautic, prévu début décembre à Paris, qui va arranger les choses selon David Traisnel. "Pour nous, c'est un événement très important, car ça draine des centaines de contacts. Et il y a d'autres salons annulés, comme Cannes ou La Rochelle. La fin d'année est une période importante pour notre secteur. C'est dur de se projeter pour 2021 dans ces conditions".

Sur le même sujet : Fréquentation en baisse dans les ports de plaisance

Ouest France - 24 octobre 2020

[…] Pour la Société des Ports de la Manche, le constat de la fréquentation estivale est sans appel.

Pour Jean Morin, Président de la Société publique locale (SPL) des ports de la Manche, qui regroupe sept ports de plaisance et patrimoniaux, le constat de la fréquentation estivale est sans appel. "Pour Saint-Vaast, on enregistre une baisse de 24 % avec, au 30 septembre, 3 530 nuitées enregistrées contre 4 647, l’an dernier, pour la même période, explique-t-il. A contrario, les navigateurs français ont été présents. Cela représente 2 574 nuitées contre 2 427, en 2019. Les navigateurs ont navigué régionalement".

Cette baisse des passages est due, en grande partie, à l’absence des Anglais. "On en a accueilli seulement 352, contre 1 241, l’an dernier. L’effet Covid s’est fait durement ressentir pour les navigateurs d’outre-Manche, du fait des interdictions sanitaires et de la quatorzaine qui leur était imposée lors de leur retour, poursuit Jean Morin, qui estime avoir mis les atouts du côté des ports. Des vélos électriques sont à disposition. C’est un facteur de maintien pour que les navigateurs séjournent plus longtemps. Ils peuvent visiter la région, et cela se vérifie depuis plusieurs mois avec des séjours plus longs".

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