Naval Group : vers la fin de la diversification dans les énergies marines ?

Postée le 08/01/2021

Mer et Marine - 17 décembre 2020

[…] Naval Group cherche des solutions pour l'avenir de sa filiale spécialisée dans les énergies marines renouvelables. Ce qui pourrait passer par une cession de Naval Energies.



En 2008, Naval Group lançait un grand plan de diversification vers les EMR, en complément de son activité historique dans la naval militaire. L'aventure s'est cependant révélée bien plus compliquée que prévu. Après avoir abandonné les projets houlomoteurs en 2014, Naval Group choisit de mettre le paquet sur l'hydrolien, avec la création de Naval Energies en janvier 2017. À travers une opération de filialisation, Naval Group prend 60 % du capital, Bpifrance en prenant 34%, TechnipFMC 4.5% et BNP Paribas 1.5%.

Mais l'hydrolien tourne au fiasco financier. La solution se révèle trop coûteuse sans un fort soutien public. En juillet 2018, Naval Energies décide d'arrêter les frais et de stopper son activité dans les hydroliennes, après un investissement de 250 millions d'euros en à peine 10 ans dans cette technologie.

L'arrêt de l'hydrolien s'est traduit par la liquidation d'OpenHydro, société irlandaise dont Naval Group avait pris le contrôle, et la fermeture de la nouvelle usine de Cherbourg qui venait tout juste d'être inaugurée. Naval Energies, qui avait atteint 260 collaborateurs fin 2017, n'en compte plus qu'une centaine à l'issue de sa restructuration. L'activité de Naval Energies est recentrée sur l'éolien flottant et l'énergie thermique des mers. Les efforts se sont concentrés depuis deux ans sur l'éolien flottant, qui s'est avéré être le seul segment du marché des EMR capable d'offrir des débouchés rapides à Naval Energies. L'entreprise est engagée notamment avec son concept de fondation flottante dans le projet de parc pilote de Groix-Belle-Ile, basé sur trois éoliennes de 9.5 MW.

La procédure juridique initiée en 2018 par Bpifrance et TechnipFMC à l'encontre de Naval Group étant sur le point d'être réglée à l'amiable avec le rachat intégral des participations par Naval Group, la question de l'avenir de Naval Energies refait surface aujourd'hui. Au terme de cette opération, Naval Group, qui possédera 100% du capital de Naval Energies, va réexaminer la stratégie de sa filiale. Toutes les options sont officiellement sur la table, mais il est évident que la poursuite des investissements dans cette activité, toujours déficitaire n'est pas à l'ordre du jour. La direction de Naval Group veut un recentrage sur les cœurs de métier de l'entreprise alors que le marché international du naval militaire est de plus en plus concurrentiel. Deux options probables se dessinent pour Naval Energies : un repreneur ou une fermeture.

L'option d'un rachat serait facilitée par le fait que les équipes de Naval Energies ont commencé à quitter les sites de Naval Group pour emménager dans des locaux extérieurs. Les anciens de Naval Group auront logiquement la possibilité de réintégrer la maison-mère si celle-ci met un terme à son aventure dans les EMR. Environ 60 % du personnel de Naval Energies sont de jeunes ingénieurs qui ont rejoint l'entreprise après des formations dans le domaine et qui seront donc vraisemblablement plus motivés pour poursuivre dans cette voie, surtout à une époque où l'on voit les énergies marines décoller. Ce qui est aussi un avantage pour un éventuel repreneur car la reprise d'une coquille vide n'aurait aucun intérêt.


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 La construction du porte-avions nouvelle génération (PANG) représente un investissement de 7 milliards d'euros sur 15 à 20 ans. Pour piloter ce gigantesque chantier, impliquant de nombreuses technologies de pointe et intervenants, le choix a été fait d'en confier le leadership à un unique opérateur. Naval Group, qui a la responsabilité de l'architecture d'ensemble du successeur du Charles-de-Gaulle, a été désigné pour assurer ce rôle.

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