NAVAL - La Commission européenne appelée à « soutenir plus fermement la construction navale »

Postée le 24/05/2025

Le Marin – 12 mai 2025

[…] Alors que la Commission européenne prépare une consultation publique sur sa nouvelle stratégie industrielle maritime, Christophe Tytgat, Secrétaire général de Sea Europe, organisation des grands chantiers et équipementiers navals européens, dévoile les pistes de reconquête du secteur.

Face à la domination chinoise qui, grâce à 132 milliards de dollars de soutien étatique injectés entre 2010 et 2018, a renforcé son avance, Christophe Tytgat s'inquiète : « Le risque est réel, notamment pour les navires de croisière, qui constituent le coeur de la construction civile européenne ».

Cette situation pousse l'Europe à réévaluer ses priorités industrielles. « Cela a commencé avec la crise covid, puis la guerre en Ukraine et désormais les tensions commerciales États-Unis/Chine. Oui, cela a bougé », observe-t-il. Sea Europe proposera, lors de la consultation, un plan structuré autour de six piliers et 21 recommandations, comprenant le soutien à la formation, le renouvellement de la flotte, la modernisation des chantiers et la structuration des besoins navals européens pour 2025-2035, incluant navires à passagers, ferries, navires spécialisés et unités à double usage.

Concernant les financements, il rappelle : « Les recettes de l'ETS devraient être prioritairement utilisées pour le verdissement des navires », mais déplore le manque de financements privés en Europe. « Depuis la crise de 2008 et les règles de Bâle, les banques rechignent à investir dans la navale jugée trop risquée », contrairement aux banques chinoises. Enfin, il rejette l'idée d'un protectionnisme à l'américaine : « On ne voit pas l'Europe se débarrasser des règles du jeu international qui font son ADN », conclut-il.

En poursuivant la navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés à réaliser des statistiques de fréquentation ainsi que l'utilisation de sessions destinées à améliorer votre navigation sur notre site internet.
Pour en savoir plus, cliquez ici.
J'accepte