Naval - Épaves nautiques : CERES entre mission de préservation et maîtrise du renflouement

Postée le 05/01/2024

Bateaux.com - 11 décembre 2023

[…] CERES se positionne en avant-garde de l'exploration sous-marine en repérant, renflouant et préservant les épaves maritimes.

C'est en remontant les chaluts accrochés au fond marin à la demande des patrons pêcheurs à Saint-Vast-La-Hougue que Bertrand Sciboz crée en 1994 une entreprise spécialisée dans les travaux sous-marins, Cap Info. L'entreprise, qui identifie alors non seulement ses propres sites d'épaves, mais en découvre également de nouveaux, réoriente ensuite ses objectifs vers des démarches d'inventaires raisonnés et de protection patrimoniale, d'abord dans la baie de Seine, puis à tout le littoral occidental français, du nord de l'Espagne à la Belgique, Irlande, Écosse, Baltique et Méditerranée.

 

Cap Info évolue rapidement pour devenir CERES, Centre d'Études, de Recherche et d'Expertise Sous-marines. Spécialisée dans les domaines du "survey" et du "salvage", la société s'engage dans un large éventail d'activités, notamment la recherche d'objets immergés, la détection d'explosifs, les enquêtes sous-marines, ainsi que le renflouement et le démantèlement des épaves, incluant le tri et l'évacuation des déchets.

Lorsqu'il s'agit de renflouer des navires, trois stratégies distinctes peuvent être mises en œuvre. Dans un premier cas, l'utilisation de ballons se présente comme une méthode ingénieuse, offrant une solution de flottaison efficace pour remonter le navire à la surface des eaux tumultueuses. Une autre alternative consiste à recourir à un "grab" équipé de caméras et de projecteurs, agissant comme une pince à sucre géante. Une troisième stratégie s'articule autour de l'utilisation d'une imposante barge équipée d'une grue, permettant d'aborder les opérations de renflouement avec puissance et précision.

Bertrand Sciboz rappelle l'existence de deux principaux risques environnementaux associés aux opérations de renflouement. Le premier concerne les carburants présents dans l'épave, tandis que le second est lié aux explosifs potentiels présents dans de nombreuses épaves et artefacts sous-marins, souvent hérités de conflits.

À l'origine de la création de CERES, l'objectif premier était la recherche d'épaves, qu'elles soient contemporaines ou anciennes. Progressivement, la société a élargi ses activités pour inclure la partie hydrographie, englobant la dépollution des océans, la cartographie, et le suivi de la nature des fonds marins.

Ainsi, suite au naufrage en 1999 au large de la Bretagne de l'Erika, pétrolier transportant 31 000 tonnes de fuel en 1999, CERES a fourni une cartographie détaillée de la zone pour faciliter l'intervention des bateaux de pompage, en collaboration avec le BEA, Bureau Enquêtes et Accidents en mer.

Au cours de ses missions à la recherche d'épaves à forte valeur ajoutée, Bertrand Sciboz confie avoir mis au jour des cargaisons de métaux non ferreux dans des épaves telles que le trois-mâts barque Eugene Pergeline au sud de l'Irlande ou encore le cargo trois-mâts Barsac dans la Manche, renfermant toutes deux du nickel. Des chargements de cuivre, d'étain, de plomb, ainsi que d'argent et d'or, ont également été extraits au cours d'expéditions spécifiques.

"Les motivations sous-jacentes sont purement pragmatiques et mercantiles en termes de finalité, explique Bertrand Sciboz. Bien que beaucoup se réfèrent à l'archéologie et à l'Histoire, la réalité réside essentiellement dans la quête de trésors de valeur financière''.

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