Nautisme - L'ingénieur qui fait nager les bateaux (FinX)

Postée le 07/11/2022

L'Obs - 20 octobre 2022

[…] Harold Guillemin a créé le premier moteur électrique sans hélice, doté d'une propulsion à "nageoire". L'industrialisation du système, inspiré des poissons, débutera en Normandie fin 2022-début 2023.

Harold Guillemin propose aux plaisanciers et professionnels un propulseur en nageoire imitant l'ondulation d'un animal marin. Ce propulseur écoconçu et biomimétique est en phase de préproduction dans le laboratoire de la start-up FinX fondée en 2019. D'une puissance de 2 kW (l'équivalent de 5 CV pour un moteur thermique), il est commercialisé à partir de 3200 euros.

C'est en 2018 qu'Harold Guillemin a l'idée de transposer ce mode de propulsion aux bateaux. "Cette technologie n'a pas de limites. Elle peut être utilisée pour tous types d'embarcations, y compris pour des navires de transport de marchandises, s'enthousiasme-t-il. Après tout, les sardines comme les baleines bleues de 150 tonnes se meuvent avec des nageoires !"

En juin 2019, il lance sa société, FinX, "fin" pour nageoire en anglais et X pour la connotation futuriste. L'idée de ce propulseur novateur et made in France séduit vite. En six mois à peine, il récolte près d'un million d'euros de financement. "Sans hélice, fini les risques de blessures pour les humains comme pour les animaux marins, les algues ou sacs plastiques qui bloquent les pales, et le brassage de l'eau néfaste pour l'environnement aquatique, détaille Harold Guillemin. L'entretien est aussi réduit, grâce au nombre limité de pièces constituant le Fin5 et à l'absence d'utilisation d'huile et de carburant qui génèrent de l'encrassement". Surtout, le Fin5 garantit une navigation propre, avec son mécanisme actionné par un moteur électrique et permettant une économie d'énergie allant jusqu'à 30 % par rapport à un propulseur conventionnel.

Pour pouvoir s'adresser au plus gros marché de la plaisance, celui des moteurs de 100 à 250 CV, FinX développe un modèle plus puissant (120 kW, soit 150 CV) alimenté par une pile à hydrogène. Ce nouveau propulseur, le Fin150, équipera cinq embarcations de transport de passagers lors des JO de Paris à l'été 2024, et peut-être même le bateau qui véhiculera la flamme olympique lors de la cérémonie d'ouverture.

Pour parvenir à tenir l'objectif, l'équipe actuelle de seize personnes devrait doubler d'ici à un an et pourrait atteindre cinquante salariés fin 2024. Déjà lauréate d'une quinzaine de prix récompensant l'innovation en faveur de la mobilité, la start-up vient de boucler début octobre sa seconde levée de fonds, de six millions d'euros, avec l'ambition de remplacer d'ici à dix ans toutes les hélices des navires et engins nautiques !

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