MARITIME - Catherine Chabaud, Ministre de la Mer : Je veux plus de concertation sur le maritime
Le Marin - 31 octobre 2025
[…] A peine nommée Ministre déléguée chargée de la Mer et de la Pêche le 12 octobre 2025, Catherine Chabaud affirme vouloir inscrire son action dans la continuité de ses engagements de longue date pour le maritime. Elle confie : « C'est une grande fierté de voir que dans un contexte d'attention pour les finances publiques, on n'a pas sacrifié la mer ».
Ancienne navigatrice et députée européenne, elle succède à Agnès Pannier-Runacher et enchaîne immédiatement les consultations avec scientifiques, représentants professionnels et acteurs institutionnels.
Sa priorité est claire : « maritimiser les esprits » – du citoyen au chef de l'État – et fédérer l'ensemble de la communauté maritime. Elle souhaite créer au sein du gouvernement une véritable « équipe mer », afin que le sujet ne repose pas uniquement sur son ministère.
La transition écologique du secteur est au cœur de son projet : régénération des écosystèmes marins, développement d'un tourisme, d'une pêche et d'un transport maritime plus durables. L'océan étant sous pression, la ministre insiste sur la nécessité de « planifier et d'améliorer la concertation et la coopération entre les usages ».
Interrogée sur les inquiétudes des pêcheurs liées à sa sensibilité environnementale, elle assure : « J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour les pêcheurs ». Elle défend une transition construite collectivement avec les scientifiques et la profession, adaptée aux réalités locales. Concernant une éventuelle réouverture du golfe de Gascogne en 2027, elle reste prudente : « Nous attendrons le rapport de Pelagis pour prendre la meilleure décision », tout en rappelant que la pollution marine constitue un enjeu majeur pour les ressources halieutiques.
Sur la décarbonation du maritime, elle voit une opportunité stratégique : « La décarbonation du transport maritime est une opportunité pour relancer la construction navale européenne ». Elle cite l'exemple du roulier à voiles Canopée et estime que les objectifs imposés aux navires de 200 mètres peuvent dynamiser la filière française et européenne.
Concernant l'éolien en mer, elle réaffirme le cap des 45 GW à 25 ans, tout en insistant sur une approche territorialisée et concertée : un développement « progressif, intelligent et tenant compte des autres usages de la mer ».