Les PME qui ont soutenu l’éolien marin veulent voir la couleur de l'or bleu

Postée le 03/05/2022

La Tribune - 30 avril 2022

[…] Voilà plus d’une décennie que les entreprises normandes attendent que l’éolien offshore tienne ses promesses de retombées économiques. Maintenant que les premiers parcs pointent leur nez, les dirigeants des PME locales espèrent que la manne de l’or bleu ruissellera bien jusque dans leurs comptes de résultat.

PDG du groupe métallurgiste Efinor (700 salariés) et figure influente de l'industrie manchoise, Fabrice Lepotier ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'adresse aux concessionnaires des cinq futurs parcs éoliens qui vont sortir des flots d'ici 2030 au large des côtes normandes : "cela fait plus dix ans qu'on fait du lobbying en faveur de l'éolien offshore, ce n'est pas pour voir le train passer. On a créé un cluster pour préparer leur arrivée, on a débattu avec les pêcheurs, on a participé à quantité de salons et de congrès... si les gens d'ici ne voient pas de retombées, il va y avoir des cris".


Face à ces entrepreneurs impatients, les énergéticiens qui portent les projets assurent de leur bonne volonté. "On a des exigences en termes de contenu local des marchés, jure Laurent Farvacque, responsable du parc de Dieppe Le Tréport dont la mise en service est espérée en 2025. "Nous avons constitué une liste de fournisseurs locaux pour les soumettre à nos sous-traitants de rang 1 et 2", complète-t-il. Laurent Smagghe, en charge des relations industrielles pour l'éolien offshore chez EDF Renouvelables renchirit : "dans beaucoup de segments, les contrats ne sont pas attribués. Les choses se jouent maintenant".

Loïc Thomas, PDG de la société de services maritimes rouennaise TSM (175 salariés) plaide pour un effort accru de la part des maîtres d'ouvrage des parcs : "il faut être très structuré pour entrer dans ces projets-là et être capable d'investir en avance de phase. Il n'empêche, on a besoin que les projets soient créateurs de valeur ici si on veut une filière durable".

Chez Normandie Maritime, Delphine Lefrançois, déléguée générale estime "qu'il reste des marges de progrès en termes de contenu local". L'État s'est saisi du sujet à travers l'attribution de points supplémentaires aux candidats des futurs parcs s'ils s'engagent à un bon taux de recours à des PME sous-traitantes locales. Jean Brossollet, président du cluster Normandie Maritime souligne de son côté : "les donneurs d'ordre ont tout intérêt à s'attirer les bonnes grâces des populations riveraines. Si trop de contrats partent ailleurs, ce sera très mal vécu. Le local content est une clef pour l'acceptabilité des projets".

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