Les chantiers navals suspendent leur activité les uns après les autres

Postée le 03/04/2020

Le Marin - 22 mars 2020

[…] Les chantiers navals suspendent leur activité les uns après les autres. Toute l’industrie des chantiers navals est impactée par le confinement engendré par le coronavirus.



Des plus gros comme Fincantieri en Italie ou les Chantiers de l’Atlantique et certains sites de Naval Group aux acteurs reconnus qui font la diversité et la force du tissu français comme Socarenam, CMN ou Piriou, la liste s’allonge chaque jour de ceux qui doivent suspendre leur activité.

Le chantier naval Socarenam a décidé de fermer tous ses sites de construction, à Boulogne-sur-Mer (où se trouve son siège), Calais, Dunkerque, Étaples mais aussi à Saint-Malo. Depuis le 18 mars, la Socarenam a stoppé la production d’une dizaine de bateaux. Parmi eux, la drague éco-performante Ostréa. "Nous avons dû arrêter les chantiers à cause de risques sanitaires. Nos employés travaillent sur les bateaux confinés. On ne peut pas assurer un mètre de distance entre eux", explique Tristan Serça, chargé d’affaires à la Socarenam de Boulogne. La société dépend également d’un grand nombre de fournisseurs, qui, selon Tristan Serça, n’étaient plus en mesure d’approvisionner les chantiers. Environ 200 salariés sont au chômage technique. Quant aux retards de livraisons, l’entreprise a déclaré auprès de ses clients un cas de force majeure.

Le groupe Piriou a suspendu le 17 mars, l’activité sur ses sites de production en France (Concarneau, Lorient, Brest). Les fonctions vitales du groupe sont maintenues (direction, finances, ressources humaines, études, commercial...) pour une cinquantaine de personnes (sur environ 450) et le télétravail mis en place quand il est possible, utile et nécessaire. Le carnet de commandes fermes du groupe, l’engagement des salariés, clients et fournisseurs, et le soutien des partenaires financiers, permettent au groupe Piriou d’aborder cette crise avec sérénité.

À Cherbourg, Naval Group avait suspendu le 16 mars la production du chantier Laubeuf où trois Barracuda sont à divers stades d'intégration. Il y avait à bord trop de promiscuité pour garantir l'application des gestes barrières. Le 17 mars, la production a été suspendue sur l'ensemble du site. Ne demeurent qu'environ 150 personnes pour assurer la sûreté nucléaire - le Suffren est toujours au bassin et ses essais à la mer repoussés - et la sécurité du site. Une partie du personnel est en télétravail et des mesures de chômage technique devraient être mises en place pour les salariés de production. Avec une difficulté : le chômage partiel ne peut normalement pas s'appliquer aux ouvriers d'Etat.

Chez CMN, la production est au ralenti depuis le 18 mars, les salariés restant ne venant que sur la base du volontariat. Des approvisionnements attendus n'ont pas été livrés, des sous-traitants (peinture, isolation) sont partis et d'autres ne peuvent pas venir (démarrage des moteurs notamment). Le chantier devait donc se mettre à l'arrêt ce week-end. Il fallait cependant que CMN charge sur un cargo trois intercepteurs HSI à livrer à l'Arabie Saoudite et cela a pu être fait.

La direction d'Efinor-Allais a de son côté pris la décision de fermer ses ateliers le 17 mars. Damen Ship Repair Dunkerque a fermé son chantier en raison des conditions de sécurité qui ne sont plus réunies dans ce contexte de pandémie du Covid-19. La décision prise ce mercredi 19 mars de suspendre l’activité du chantier court au moins pour quinze jours et pourrait être reconductible en fonction des mesures gouvernementales. Le personnel à l’opération a été mis au chômage partiel. "Nous avons eu à terminer, dans l’urgence, deux ferry P&O et un pour DFDS qui étaient aux quais. Tous les autres chantiers ont été décalés", explique Arnaud Chotard.

Les chantiers anglais et hollandais fonctionnent, eux, en dégradé. Ce qui n’est pas sans inquiéter la direction de Damen Ship Repair Brest qui a dû renoncer à l’arrêt technique de l'Explorer of the Seas et l’Anthem of the Seas suite à un arrêté préfectoral pris le 11 mars.

Et à Saint-Brieuc, la réparation navale est totalement à l'arrêt. Il aurait été impossible de garantir les mesures barrière aux salariés, qui sont trop proches les uns des autres sur les chantiers.

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