Le Pavillon bleu ne fait pas tout
La Presse de la Manche - 8 décembre 2020
[…] Après un état des lieux réalisé en 2018 auprès de 10 ports normands de plaisance, pêche, commerce et réparation navale, un plan d'actions a été élaboré pour améliorer la qualité environnementale et préserver la qualité des eaux des infrastructures portuaires.
Le plan est bâti autour de quatre grands axes : l'information et l'approfondissement des connaissances, par exemple sur la quantité de déchets collectés, la réduction et le traitement des pollutions, par des offres de carénage vertueuses, la limitation de la propagation d'espèces marines exotiques envahissantes, enfin une mobilisation et un accompagnement des acteurs, par le biais d'un observatoire portuaire.
Dans les ports manchois, comme à Barneville, il s'agit de protéger les abords de la cuve souillés par les huiles, avec un caillebotis au sol et une couverture contre les intempéries. À Diélette, le sujet est surtout de confirmer ou infirmer le rôle des activités agricoles dans la pollution aux orthophosphates. À Saint-Vaast, c'est le ruissellement des eaux de voirie qui est pointé, et qui devrait être résolu avec la mise en place d'un décanteur. À Granville, où ce sont surtout les zones de carénage qui posent problème, une grande partie de la solution viendra du programme de réorganisation et d'extension des espaces portuaires. On notera au passage que ces ports arborent depuis de nombreuses années le Pavillon bleu.
"L'intérêt de cette étude, c'est surtout de mettre en évidence des comportements, estime Jean Morin, Vice-président du Conseil départemental de la Manche. C'est le cas pour les carénages ou l'entretien des moteurs, avec certains plaisanciers qui ne font pas l'effort d'aller porter les huiles usées dans les bacs de récupération. Cela peut aussi aller plus loin, en faisant prendre conscience aux agriculteurs de l'effet de certaines pratiques sur l'environnement. Il faut finalement retrouver la vertu de faire propre et bien", résume Jean Morin.