Le Channel Boat Club, un projet issu de l'économie collaborative

Normandie Maritime a lancé en début d'année un projet directement issu des mutations générées par l'économie collaborative, le Channel Boat Club, avec le concours de l'Association des Ports de Plaisance Normands, et les départements littoraux de la Région.
Le projet part d'un constat simple : les modes de consommation évoluent radicalement en France et dans le monde, impactant l'ensemble des secteurs économiques, et notamment le marché du nautisme et de la plaisance. Aujourd'hui, 8 français sur 10 estiment que l'important est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder. On passe de l'économie de la propriété à celle de l'usage. Dans le secteur de la plaisance, la pratique ne passe plus forcément par l'achat d'un bateau, qui dans l'économie collaborative n'est plus un marqueur social. Aux USA, l'offre de pratique a évolué vers le boat club, concept innovant ayant permis au marché de rebondir grâce non pas aux ventes de bateaux mais à l'augmentation du nombre de pratiquants.
Le modèle économique repose sur l'usage et non la propriété et permet aux pratiquants d'accéder à une flotte de bateaux de n'importe quel club de la marque sans jamais s'occuper de l'entretien, de la place de port ou de la revente. Ce concept permet de toucher une cible de pratiquants plus large, plutôt jeune et issue des classes moyennes, novices attirés par l'accessibilité et la convivialité.
Le boat club fonctionne avec un prestataire offrant à ses membres des formules d'utilisation de bateaux de tous types (motor-boats, voiliers, autres engins) autour d'une flotte d'autant plus diversifiée qu'il fonctionne en réseau géographique multiple. Il propose également des animations basées notamment sur la sécurisation des pratiques (sorties en groupes, rallyes, etc.) et des apprentissages divers (perfectionner sa navigation, mettre à l'eau son bateau, etc.).
En France comme en Normandie, les profondes mutations observées dans le secteur de la plaisance et du nautisme démontrent la pertinence de la création d'un boat club en Région : vieillissement de l'âge moyen du plaisanciers, diminution continue des listes d'attente, essor des ventes de bateaux faciles d'utilisation. Le concept de boat club apporte une réponse adaptée aux nouveaux modes de consommation des plaisanciers : il permet de diversifier et renouveler la clientèle, de la rajeunir, et de mieux utiliser les places de port.
En début d'année, avec le concours de l'APPN et des départements du Calvados, de la Manche et de la Seine-Maritime, sans oublier celui de la Région, Normandie Maritime a initié et piloté une démarche de création du Channel Boat Club. Les cabinets Sellor et Wiinch ont été missionnés, après consultation, afin de mener une étude de faisabilité pour la création de ce boat club en Normandie, tenant compte des particularités régionales. Cette étude compte trois étapes :
o Une étude de marché, permettant de caractériser la clientèle, de déterminer sa rentabilité, d'analyser la concurrence, et de dégager les facteurs de réussite.
o Une étude qualitative permettant de mesurer et quantifier les grandes tendances du marché, et déterminer les chiffres clés du marché en Normandie et le business modèle.
o Une synthèse faisant ressortir les chiffres clés, proposant un modèle normand et une marque ombrelle.
Il est capital de préciser que le projet associera les professionnels à la mise en œuvre : le maître d'ouvrage de ce boat club devra faire appel aux professionnels locaux, et utiliser ses moyens humains et matériels. Les professionnels ainsi associés auront la garantie de rentrées financières régulières sans le risque financier de l'investissement, la détérioration du matériel par les pratiquants ou la gestion au jour de jour des contrats. La maintenance leur sera confiée à travers des appels d'offre.
Autre point important : il n'y aura pas de modèle unique, chaque site accueillant un point relai de ce club étant libre de choisir son mode de fonctionnement. Une marque ombrelle devrait permettre de rassembler l'ensemble des initiatives locales et prendre en charge la promotion du projet. La question d'une commercialisation commune sera abordée dans un second temps.
Les cabinets Sellor et Wiinch qui ont débuté l'étude en début d'année devraient rendre leurs conclusions avant fin juin. La mise en œuvre du projet prévoira un accompagnement des initiatives locales de création de club pour faciliter la mise en place d'un réseau normand.