Laurent Farvacque, responsable relations entreprises et sociales EMDT : "j'ai rencontré en Normandie beaucoup d'entreprises très spécialisées et passionnées par ce qu'elles font "

Postée le 18/01/2019

Laurent Farvacque, responsable relations entreprises et sociales pour la société Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport, a annoncé de belles perspectives d'affaires aux entrepreneurs normands venus à la conférence "Normandie territoire d'opportunités maritimes", organisée à Caen le 16 janvier par La Filière Normandie Maritime. Interview de Laurent Farvacque, autour des points saillants de sa présentation.



Normandie Maritime : Eoliennes en mer Dieppe Le Tréport a été désignée en 2014 lauréate de l’appel d’offres pour la construction et l’exploitation d’un parc éolien en Manche. Vous estimez sa mise en service pour 2021. Etes-vous maintenant confiant quant à cette date ?

Laurent Farvacque : "ce calendrier reste d’actualité dans le sens où nous avons franchi les principaux jalons du projet. Nous avons surmonté un certain nombre de challenges, comme le changement de turbine en 2017, les avis du PNM (Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale) suivi de celui de L’AFB (Agence Française pour la biodiversité) dans le cadre de l'instruction de nos dossiers, et la renégociation des tarifs avec l'Etat qui s’est conclue en juin 2018. Nous abordons avec confiance les prochaines étapes du projet. La commission d’enquête publique vient de remettre un avis favorable avec deux réserves et nous attendons la décision de la préfète de Seine-Maritime quant aux autorisations administratives nécessaires à la construction. Cette décision est attendue pour le 1er trimestre 2019. Notre calendrier qui indique une mise en service en 2021 ne prend par contre pas en compte les éventuels recours qui pourraient être déposés. Les projets français issus du premier appel d’offre éolien en mer ont vu leur calendrier décalé en raison de tels recours, cela reste une éventualité pour nous".

NM : dans les critères de sélection des entreprises amenées à collaborer au projet, pouvez-vous vous expliquez celui de préférence locale à offre équivalente, dont vous avez parlé lors de votre intervention ?

LF : "la préférence locale est une notion complexe car on ne peut pas sélectionner une entreprise sur un critère de localisation géographique, ce qui constituerait une infraction au regard des règlements européens. Le principal dans nos critères de sélection est d'abord la capacité technique, l'expérience, le prix, et effectivement la localisation. Nous avons pris un engagement auprès de l'Etat de respecter une certaine empreinte carbone, qui constitue un critère de notation. Pour respecter cet engagement, nous étudions des solutions locales pour réduire cette empreinte. En mettant en place ce levier, l'Etat facilite le développement de l'économie locale avec notre activité".

NM : vous avez prospecté les entreprises constituant le tissu économique normand dans ce domaine. Quels éléments positifs en retirez-vous ?

LF : "nous avons listé 70 entreprises avec Eric Masson de la CCI Business ENR, autant sur la Normandie que les Hauts-de-France et j'ai vu beaucoup d'entreprises intéressantes. J'en ai rencontré personnellement 55. Parmi elles, il y a Paumier Marine basé à Fécamp qui est spécialisée dans les systèmes de Climatisation Chauffage et Ventilation, et qui travaille déjà sur des projets éoliens. J'ai également rencontré le Groupe Lassarat au Havre spécialisé dans l’application de peintures anti-corrosives applicable aux Mats, Fondation et Sous-Station électrique. J'ai aussi rencontré des entreprises spécialisées en systèmes de protection par courant imposé qui permettent d'absorber la corrosion à la place des structures métalliques. Il y a également un certain nombre de sociétés travaillant dans la chaudronnerie, la sécurité incendie, la protection de l'environnement, ou les systèmes automatiques, beaucoup d'entreprises très spécialisées et passionnées par ce qu'elles font".


NM
: la passion paraît importante de votre choix, pourquoi ?

LF : "toutes les entreprises n'ont pas forcément de l'expérience dans ce secteur d'activités et devront sans doute évoluer pour répondre à nos critères, et quelqu'un de passionné aura sans doute cette appétence à essayer de faire évoluer son activité vers de nouveaux critères. C'est important pour nous. L'idée derrière cela, au-delà de la rencontre avec les entreprises, c'est de les mettre en relation avec celles qui vont apporter le business, sous-traitants de rang 1, et entre les deux, de les accompagner vers leurs attentes. Ce travail passera par nous mais également par les chambres de commerce, et la Région qui dispose de financements pour faire évoluer ces entreprises. C'est toute cette dynamique que nous mettons en place aujourd'hui".

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