Jean-Luc France, Directeur de Naval Group Cherbourg :

Postée le 29/01/2020

La Presse de la Manche - 14 janvier 2020

[…] Arrivé en juillet 2019 à Cherbourg, Jean-Luc France, Directeur du site de Naval Group, dresse le bilan de ses sept mois passés dans le Cotentin et évoque les projets à venir.



LPDEM : votre regard sur le site a-t-il changé depuis que vous en avez pris la direction en juillet ?

JLF : "depuis 7 mois, je suis marqué par l’envie, l’engagement des équipes. J’ai passé du temps sur le terrain, l’équipe de direction a été renforcée. C’était important pour un site qui a grossi : nous sommes aujourd’hui, au quotidien, 5000 sur le site : 3000 salariés de Naval Group – ce cap a été passé en septembre – et 2000 sous-traitants. Nous sommes dans le Top 5 des employeurs industriels de Normandie. Une vraie communauté".

LPDEM : où en est le programme de troisième génération des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins ?

JLF : "les études sont en cours. Nous sommes en phase de remise de l’offre pour lancer cette année les études détaillées, avec un début de production prévu en 2023. La qualification des ébauches nucléaires a aussi commencé, sachant que la fabrication d’une cuve représente quatre ans de travail".

LPDEM : quels sont les enjeux industriels de ce programme ?

JLF : "la deuxième génération de SNLE a été réalisée dans les années 80 et 90, avec des outils de cette génération. Les infrastructures, les technologies, les outils ont évolué depuis. Certains, en soudure notamment, ont été testés sur Barracuda. Mais un SNLE de troisième génération, c’est trois fois le poids d’un Barracuda. Nous devons revoir nos ponts de levage, réaliser l’extension d’une nef. Tout doit en fait être redimensionné pour le cadencement, l’organisation idéale de production. La construction d’un SNLE, c’est douze ans, avec un sous-marin tous les cinq ans si je me réfère aux précédentes générations. En quatre ans, nous avons effectué un millier de recrutements, ce qui représente, compte tenu des départs, un solde positif de 700 emplois. Nous sommes passés d’un effectif de 2 300 salariés à plus de 3 000. Et il y aura encore 400 embauches cette année. C’est vrai aussi pour nos sous-traitants. C’est la raison pour laquelle nous avons créé l’école d’intégrateurs-projeteurs, que l’on continue les ateliers écoles".

LPDEM : Il y a aussi, dans ce panorama industriel, les activités de démantèlement et de déconstruction ?

JLF : "Le premier SNA de première génération retiré du service actif, le Saphir, est arrivé à l’été pour y être démantelé. Une première opération majeure, l’enlèvement du cœur, a été réalisée. Il y a eu d’importants échanges avec l’établissement de Toulon, qui en assurait la maintenance. Le prochain, le Rubis, est attendu en fin d’année. Côté déconstruction, le Tonnant a complètement disparu de la forme 5. Le chantier a même été réalisé plus vite que prévu. Nous engagerons en avril la déconstruction d’une deuxième coque, celle de l’Inflexible".

 

Sur le même thème : À Cherbourg, Naval Group pourrait s’étendre sur le port - Ouest France - 18 janvier 2020

La nef industrielle de plus de 5 000 m² qui devait accueillir Open hydro (liquidée) sur le terre-plein des Mielles à Cherbourg intéresse Naval Group, qui aimerait y fabriquer des structures et composants à intégrer sur les sous-marins, notamment ceux du programme Barracuda. Des pourparlers sont en cours avec la Shema et Ports de Normandie pour la location de cette nef industrielle.

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