Favorisons l'accès des TPE et PME aux projets éoliens en mer

Le Journal des Entreprises - 29 octobre 2021
[…] Les collectifs Normandie Maritime, Aquitaine Blues Énergies, Bretagne Ocean Power, Neopolia, et Wind'Occ ont interpellé l'État pour accélérer la structuration d'une filière industrielle française dans le domaine de l'éolien offshore.
L'objectif est de mobiliser tous les collectifs industriels des régions littorales pour parler d'une seule voix au nom des 500 TPE, PME et ETI qu'ils fédèrent, et de faciliter l'accès de ces entreprises aux prochains projets éoliens en mer pour accroître les retombées locales, en termes de business, de compétences et d'emplois.
Au niveau national, le marché est structuré par les appels d'offres de l'État. Mais la chaîne logistique s'organise dans les régions. L'idée est donc de ne pas se faire concurrence entre régions, mais plutôt de se compléter.
L'État sélectionne des consortiums emmenés par de grands acteurs, tels que EDF Renouvelables ou Iberdrola. Ces derniers achètent des lots importants à des fournisseurs de rang 1 qui, à leur tour, vont passer commande à des TPE-PME. Dans ces projets, qui se montent à deux milliards d'euros chacun, il est très compliqué pour les entreprises locales d'identifier leurs clients potentiels, de comprendre quand les commandes vont tomber, sur quels besoins elles vont porter…
Une "charte d'engagement du contenu local industriel" à l'attention des candidats aux appels d'offres éoliens en mer a été présenté à l'occasion du salon international Seanergy qui s'est tenu à Nantes et Saint-Nazaire du 21 au 24 septembre. Elle constitue une réponse à l'invitation exprimée par le Président de la République lors des Assises de la mer pour que tous les acteurs de la filière du maritime et de l'éolien en mer jouent collectifs, aident leurs sous-traitants en donnant de la visibilité, en s'engageant sur les commandes d'une part, mais aussi sur la politique de formation, sur les politiques de recrutement, etc. jusqu'à présent, les retombées locales des projets n'étaient pas un sujet. C'est pourquoi, le collectif envoie un message fort à l'État, aux énergéticiens, aux développeurs, pour que le seul critère de sélection ne soit pas le coût du mégawattheure produit, mais que soient pris en compte les impacts sociaux, économiques et environnementaux locaux des projets éoliens en mer. Le collectif ne demande pas un engagement en termes de moyens, mais des résultats au niveau local, avec des retombées, notamment en termes de créations d'emploi.
Sur le même sujet : Quand l'éolien en mer stimule l'économie locale - La revue des collectivités locale - Octobre 2020
[…] Avec le deuxième gisement de vent pour l'éolien en mer d'Europe, la France présente un fort potentiel de développement de cette énergie.
La concrétisation des sept premiers parcs offshore a permis le déploiement et la structuration d'une filière nouvelle ainsi que la création d'emplois dans des territoires qui reprennent ainsi leur souffle. En 2020 l'éolien en mer a représenté plus de 4 800 emplois directs en France, en progression de 60 % en un an. Une croissance liée notamment au lancement de la construction des premiers parcs et de leur raccordement en Pays de la Loire, Bretagne et Normandie qui devrait se poursuivre dans les années à venir avec de nouveaux projets.