En Normandie, l’épave du coquillard l’Enzo sera renflouée (Cérès)

Ouest France.fr - 5 novembre 2020
[…] Coulé le 20 octobre, le chalutier de Saint-Vaast-la-Hougue gît par 35 mètres de fond en baie de Seine. La société manchoise Cérès a été choisie pour réaliser l’opération.
Pendant la pêche, le 20 octobre à 15 milles au nord d’Arromanches, l’Enzo, coquillard de Saint-Vaast-la-Hougue de 12 mètres, a coulé. Par chance, les quatre hommes d’équipage ont été sauvés. Dépêchée sur place par les experts, la société manchoise de Montfarville Cérès, spécialiste dans le renflouement d’épaves, a réalisé une expertise le 22 octobre. "On l’a faite au sonar pour localiser la position exacte de l’épave. Elle gît par 35 m de profondeur sur sa quille, couchée sur bâbord, décrit Bertrand Sciboz, patron de l’entreprise, qui a réfléchi à plusieurs techniques : ballons gonflables, grutage de l’ensemble ou avec une pince en découpant le bateau et en le ramenant en morceaux sur une barge…
"De l’extérieur, le navire a l’air en état mais il a fait une chute de 35 mètres. Le choc a dû être violent. On ne connaît pas l’état de l’intérieur", poursuit Bertrand Sciboz qui, après consultation des possibilités par l’expert, a vu sa société choisie pour le renflouement. C’est finalement le procédé par pince qui sera mis en œuvre : il consiste en un démontage précis à l’aide d’une pince à 35 m de fond. "Nous allons le découper, de la structure au matériel et à la coque. Il n’y a plus de risque de pollution car les cuves sont vides". Cette opération sera menée grâce à dix personnes, dont cinq plongeurs de Cérès.
Spécialisée dans la recherche, le renflouement et les travaux océanographiques depuis 1994, l’entreprise Cérès, qui emploie sept salariés polyvalents est aujourd’hui incontournable pour les travaux sous-marins. "Acquisition et traitement de données géophysiques marines, plongée, recherche et renflouement", détaille Bertrand Sciboz, son patron, 59 ans. Grâce à ses trois navires et un matériel technique et informatique de pointe, les fonds marins n’ont plus de secret. "On a une équipe de professionnels mobilisables partout dans le monde". L’an dernier, une dizaine de renflouements a été réalisée en Europe.
L’année 2020 a été chargée. "On a renfloué huit navires sur les côtes françaises mais aussi effectué des travaux de bathymétrie sur des zones d’éoliennes maritimes devant Saint-Brieuc et Dunkerque". Bertrand Sciboz et son équipe sont également allés aux Iles Salomon. "On y a sondé des fonds à la recherche d’explosifs afin d’établir une cartographie précise". Une partie scientifique et cartographique assurée et développée par Marie Sciboz, la fille du patron, et Guillaume Launey. "On vient d’investir 150 000 € dans un sondeur multifaisceaux, pour une vision en 3D". Une nouvelle fonction vient d’être acquise par le patron de l’entreprise, celle de "salvage master" ou assistant maître d’ouvrage. "Cela me permet de travailler avec les administrations pour des renflouements".