EMR- Eolien en mer : TotalEnergies part seul sur l'AO8 et l'AO7 déclaré infructueux
Actu-Environnement – 24 septembre 2025
[…] Le 24 septembre 2025, le ministère de l'Énergie a confirmé la sélection de TotalEnergies pour la construction et l'exploitation du parc éolien en mer Centre-Manche 2 (AO8).
Ce projet, initialement porté en consortium avec RWE, sera désormais mené seul par l'énergéticien français, après le retrait de son partenaire allemand. « À la suite d'une revue stratégique de ses investissements, RWE a émis le souhait de quitter le consortium, sous réserve de l'accord des autorités françaises », précise TotalEnergies, tout en affirmant « assumer l'ensemble des engagements du consortium et faire rentrer un nouveau partenaire ».
Le parc promet un prix de 66 €/MWh, supérieur aux précédents projets d'EDF (44 €/MWh pour Dunkerque, 44,90 €/MWh pour Centre-Manche 1). Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), cela constitue « un élément fort de consolidation de la chaîne de valeur industrielle locale » et une « démonstration que l'éolien en mer est sans conteste la source d'électricité décarbonée la plus compétitive tout en recourant à des composants fabriqués en Europe ».
Avec une puissance de 1 500 MW, Centre-Manche 2 deviendra le plus grand parc éolien offshore jamais construit en France, à plus de 40 km des côtes du Cotentin. Le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, y voit « le plus gros investissement de TotalEnergies en France depuis des décennies ».
L'investissement global atteint 4,5 milliards d'euros, incluant 45 millions pour la séquence ERC (éviter, réduire, compenser), 15 millions pour un fonds biodiversité et 10 millions pour un fonds territorial normand. La mise en service est prévue pour 2033, après une décision finale d'investissement attendue début 2029.
En parallèle, l'AO7, qui concernait un projet au large d'Oléron (Sud-Atlantique), a été déclaré infructueux. Aucun des neuf candidats qualifiés n'a déposé d'offre, le SER soulignant que « le renchérissement des contraintes a conduit à ce qu'aucun des neuf candidats qualifiés ne présente d'offre ». L'organisation appelle à ce que « la concertation permette d'établir un juste équilibre socioéconomique et environnemental » pour les futurs appels d'offres.
La filière attend désormais la publication de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), condition nécessaire au lancement de l'AO9 et de l'AO10, prévus d'ici fin 2025.