EMR - France Energies Marines : à quoi ressembleront les sous-stations de demain ?

Postée le 04/11/2025

Mer et Marine – 23 octobre 2025

[…] Le projet AFOSS DC, piloté par France Énergies Marines (FEM) et huit partenaires, anticipe l'évolution majeure des sous-stations électriques en mer (postes chargés de collecter et élever la tension de l'électricité éolienne), désormais contraintes de s'adapter à des parcs éoliens plus grands, plus puissants et installés plus loin des côtes.

Cette évolution est double. Premièrement, l'éloignement et l'augmentation de la puissance (1 GW et plus) imposent de passer de la haute tension en courant alternatif (HVAC) à la haute tension en courant continu (HVDC) pour minimiser les pertes sur les longs câbles d'export. Bien que des postes HVDC posés sur fondation existent déjà (comme ceux commandés par RTE aux Chantiers de l'Atlantique), cette technologie est amenée à devenir flottante.

 

 

Deuxièmement, l'augmentation des profondeurs (au-delà de 60 à 80 mètres) rend obligatoire l'utilisation de flotteurs, remplaçant les fondations posées. Selon Jérémy Bioud, chef de projet chez FEM, « il n'existe pas de sous-stations flottantes à proprement parler » ni en HVDC, mais les premières pourraient être mises en service à l'horizon 2040, nécessitant un travail préparatoire immédiat.

Le projet AFOSS-DC, doté de 1,5 million d'euros, a cherché à définir une architecture et un design préliminaire. Il a identifié plusieurs verrous, notamment la sensibilité des composants électriques aux mouvements et vibrations du flotteur. De plus, les futurs câbles dynamiques en courant continu nécessaires ne sont pas encore sur le marché. Des enjeux industriels sont également soulevés, car ces postes atteindront des dimensions considérables (une centaine de mètres de long) et exigeront des capacités portuaires spécifiques pour leur construction.

FEM a étudié deux types de flotteurs : le semi-submersible et le flotteur à ancrage tendu (TLP), une technologie de l'Oil & Gas garantissant une plus grande stabilité, un avantage pour protéger les composants sensibles. Des essais hydrodynamiques à l'échelle 1/50e ont été menés à l'Ifremer sur une maquette TLP pour analyser les phénomènes complexes (résonances non linéaires) et comparer les résultats aux simulations numériques, permettant ainsi de mieux définir le cahier des charges des futures sous-stations flottantes.

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