EMR - Éolien offshore : les clusters industriels tirent la sonnette d'alarme

Postée le 03/12/2025

Le Journal des Entreprises – 3 novembre 2025

[…] Le « cri d'alarme » de la filière française de l'éolien en mer, portée par France Offshore Renewables (qui fédère Normandie Maritime, Bretagne Ocean Power, Neopolia, Aquitaine Blue Énergie, Wind'Occ et SudEole). Le collectif dénonce « l'inconséquence des décisions – ou l'absence de décisions – successives » et affirme que « depuis bientôt deux ans, les avaries s'accumulent » pour l'éolien offshore et, plus largement, les énergies marines renouvelables (EMR).

En tête des causes, le corollaire politique de la dissolution de l'Assemblée en juin 2024 : elle a favorisé « la poussée du Rassemblement national et des Républicains, hostiles au développement des énergies renouvelables », ce qui a « créé un vent d'incertitude » chez les acteurs économiques. Le collectif parle d'une « doctrine climaticide » et pointe le retard de l'État, qui « n'ont toujours pas publié la PPE3 », pourtant essentielle au cadrage budgétaire des industriels, ports et administrations.

Sur le terrain, les signaux sont préoccupants : suppressions d'emplois (GE Vernova : 360 postes) et désengagements d'acteurs internationaux. La filière observe une dégradation du nombre de candidats aux appels d'offres (des AO3 à AO8), allant « jusqu'à aucune offre déposée sur l'AO7 ». Résultat : « la perte d'attractivité du marché français […] est désormais une évidence », avec un « creux de la vague » qui menace TPE, PME et ETI de la chaîne de valeur.

Le Cotentin est en première ligne. Deux annonces coup sur coup ont freiné des projets majeurs au large : le retrait de RWE, pourtant co-lauréat de l'AO8 (Centre Manche 2), et celui de Maple Power, partenaire historique d'EDF sur l'AO4 (Centre Manche 1), « faute d'un tarif d'achat suffisamment élevé ». EDF et TotalEnergies se retrouvent « esseulés » sur chaque parc ; une convergence d'intérêts entre ces deux mastodontes reste hypothétique : « l'avenir […] nous le diront ».

Au delà de l'éolien, l'hydrolien local est aussi exposé. Les projets cherbourgeois Flowatt et Normandie Hydroliennes, impliquant notamment CMN et Efinor, « attendent toujours des perspectives commerciales », alors que des fermes pilotes sont visées à l'horizon 2028. Pendant ce temps, le port de Cherbourg rofite de son « embellie » et s'affirme comme « plaque tournante » des services à l'offshore, misant plus que jamais sur les EMR. Mais la question demeure : la manne économique peut elle s'envoler ? « La réponse est en grande partie entre les mains des politiques et des prochaines échéances électorales ».

Sur le même thème :

Éolien en mer : France offshore renewables déplore « l'inconséquence des décisions de l'État »

Le Marin - 31 octobre 2025

[…] À quelques jours des Assises de l'économie de la mer, France Offshore Renewables (FOR), qui réunit six clusters EMR, alerte sur « l'inconséquence des décisions » de l'État et « tire les signaux de détresse » pour l'éolien en mer.

FOR rappelle que « depuis bientôt deux ans, les avaries s'accumulent », sans que la planification spatiale n'y remédie : elle a conduit à « une absence de projets au large des côtes ligériennes » et à des parcs « extrêmement éloignés » en Nouvelle Aquitaine, rendant « incertains l'équilibre économique » et les aménagements portuaires.

Le contexte politique aggrave la situation : la dissolution de 2024 a « favorisé la poussée du Rassemblement national et des Républicains, hostiles au développement des énergies renouvelables », a « créé un vent d'incertitude », tandis que « leur doctrine climaticide » perdure et que la PPE3 « n'[est] toujours pas publiée ».

Sur le terrain, FOR déplore « la suppression de plus de 360 emplois » chez GE Vernova, « la perte d'attractivité du marché français », l'échec d' « AO7 d'Oléron 1 » après « l'abandon du projet Oléron 2 », conséquence d'une « stratégie mortifère consistant à tirer vers le bas le prix du MWh ».

« Les TPE, PME et ETI […] sont mises en danger par un creux de la vague », dû au « non respect des calendriers » et à des cahiers des charges peu attractifs. FOR appelle à relancer Oléron 1 et 2 « avec un tarif plafond suffisant » et à publier « une PPE3 ambitieuse ». « Le navire "Énergies renouvelables" n'a pas encore sombré ».

En poursuivant la navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés à réaliser des statistiques de fréquentation ainsi que l'utilisation de sessions destinées à améliorer votre navigation sur notre site internet.
Pour en savoir plus, cliquez ici.
J'accepte