EMR - Energies marines renouvelables : la filière normande en redemande

Le Marin - 30 octobre 2025

[…] En une décennie, les Énergies Marines Renouvelables (EMR) sont passées en Normandie du statut de secteur émergent à celui de filière économique majeure. La région est désormais la première région française pour les EMR, un succès qui fait que la filière « croise les doigts pour que le développement de l'éolien mais aussi de l'hydrolien ne retombe pas en Manche ».

La filière normande représente 28 % des emplois ETP nationaux dans les EMR, soit un total de 2 302 équivalents temps plein (ETP). Ce chiffre dépasse celui des marins pêcheurs régionaux , tendant à démontrer que l'impact des EMR « ajoute plus qu'elle ne retranche à l'économie maritime régionale ».

Ce point de vue est notamment soutenu par Normandie maritime, la filière régionale du secteur, pour qui les EMR équivalent déjà à un tiers des 9 700 emplois de ses 150 adhérents régionaux. Delphine Lefrançois, déléguée générale de Normandie maritime, a par ailleurs souligné que la filière normande s'est « beaucoup étoffée » dans les services maritimes et portuaires ces dernières années. Elle est également intervenue pour rappeler aux donneurs d'ordres le cadre réglementaire français pour les missions de surveillance (« chiens de garde ») dans les 12 milles territoriaux.

L'essentiel de l'emploi est concentré dans la chaîne de valeur industrielle (2 131 ETP), grâce aux usines de pales de Siemens Gamesa au Havre et LM Windpower à Cherbourg. Le port de Cherbourg est un acteur majeur des EMR, travaillant « à flux tendu » pour approvisionner les parcs français et charger les pales à l'international. Le succès est tel que le port, dont les effectifs sont remontés à 100 dockers, « manque encore de dockers » par moments.

De nombreuses sociétés de services maritimes ont fait des EMR leur activité principale :
• Thomas services maritimes (TSM) a réussi sa reconversion, avec « jusqu'à neuf navires à temps plein sur l'éolien en Manche » en septembre, représentant près de 100 personnes avec la nouvelle base de maintenance de Dieppe.
• Des sociétés comme Normandie offshore services (Nos) et Benjamin Bon travaux maritimes (BBTM) se sont structurées pour la surveillance des parcs.
• D'autres acteurs comme Logicmaster (fourniture de rockbags pour la stabilisation des câbles) et les spécialistes en big data environnementale comme Sinay ont acquis des références qui leur permettent d'être bien identifiés par les donneurs d'ordre, en France comme à l'étranger.