Déconfinement : La construction navale retrouve son rythme de croisière

Postée le 19/05/2020

L'Usine Nouvelle - 14 mai 2020

[…] La production de navires a redémarré. Sur les Chantiers de l’Atlantique, 90 % des effectifs sont déjà présents.

 

Alors que la croisière ne s’amuse plus, la construction navale a presque retrouvé un rythme habituel. A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), ce sont déjà 90 % des effectifs qui travaillent à la construction des paquebots et d’une sous-station électrique sur le chantier naval. Et la production d’un des quatre navires ravitailleurs commandé par la Marine nationale devrait commencer prochainement.

Si la production a été interrompue entre le 17 mars et le 27 avril, la maintenance ne s’est jamais arrêtée et 1 200 personnes des bureaux d’études notamment ont continué en télétravail. "La DSI a équipé rapidement le personnel, alors que le télétravail était encore un concept peu développé dans l’entreprise", indique un porte-parole de l’entreprise. "Nous avons lancé un appel aux volontaires pour redémarrer la production et 50 % de l’effectif en production était déjà présent le 27 avril. Cette semaine, depuis le 11 mai, 900 salariés des Chantiers de l’Atlantique et les sous-traitants sont présents, soit 90 % des effectifs en production et plus de 3 000 personnes au total". Le taux d’absentéisme est assez limité. Il atteint 10% contre 7% habituellement.

Un seul des quatre syndicats représentatifs, la CGT, s’est opposé au redémarrage de l’activité et FO s’est abstenue. Le port du masque est obligatoire, dès que l’on se déplace ou quand on ne peut pas respecter la distance suffisante. Si dans les ateliers, le 3x8 est maintenu, sur les bateaux en construction et aux abords, les horaires ont été étendus, passant de 7h -18h à 5h - 22h. "Cela permet d’éviter trop de concentration sur et autour des paquebots, où travaillent 1 700 personnes", précise-t-on à Saint-Nazaire. Pas question de traîner pour redémarrer car les clients veulent être livrés dans les temps. Le MSC Virtuosa dont la livraison est prévue à l’automne sera prêt quasiment dans les délais.

Si les Chantiers de l’Atlantique traduisent une réactivité importante du secteur de la construction navale, c’est toute la filière française qui a redémarré. "La semaine dernière, on a dépassé 50 % des effectifs en activité pour l’ensemble des chantiers navals et au 14 mai nous sommes montés à 75 %", remarque un porte-parole du Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (Gican).

Les bureaux d’études n’ont jamais arrêté et la production ne s’est jamais totalement stoppée. Elle est descendue autour de 20-25 % des effectifs habituellement en activité. En production, les travailleurs reviennent. "Le port du masque obligatoire n’est pas un souci, prévient le Gican. C’est souvent la norme et même avec des masques FFP2 dans certains métiers". Le Gican a d’ailleurs passé les commandes de masques et de gel hydroalcoolique pour l’ensemble de la filière, afin de faire baisser les prix.

Les gros changements sur l’organisation du travail concernent un lissage des horaires, et la gestion des flux. Si la productivité a baissé au début, elle revient petit à petit à la normale, mais reste un peu plus faible pour les activités à bord des navires, où il est plus difficile de maintenir la distanciation sociale. Et pour l’avenir, l’essentiel des commandes sont sécurisées. Le Gican demande, par contre, à l’Etat de soutenir la filière à l’export, pour tenter de compenser la période blanche au niveau commercial. Il indique toutefois, que sur l'année 2020, la perte de chiffre d'affaires devrait atteindre 20 à 30 % pour l'ensemble de la filière. Une baisse d'activité qui devrait essentiellement toucher les sous-traitants.

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