Coronavirus. À Cherbourg, Naval Group : un plan pour traverser la crise

OuestFrance.fr - 18 avril 2020
[…] A Cherbourg, l’entreprise a annoncé une série de mesures pour protéger la santé des salariés et atténuer les impacts de la crise du Covid-19.
La crise sanitaire et économique n’épargne pas les grands donneurs d’ordres du Nord-Cotentin. Naval Group à Cherbourg a annoncé, cette semaine, des mesures pour protéger la santé et la sécurité des salariés, et traverser cette période délicate sans trop de dégâts. Sur les 3 100 personnes employées et les quelques 2 000 sous-traitants, seuls 15 % des effectifs sont aujourd’hui en activité sur le site, soit environ 600 personnes (300 le matin, autant l’après-midi). "Ils étaient 150 la première semaine de confinement, 200 la suivante, 250 la troisième… Un tiers des effectifs de Naval Group sont actuellement en télétravail. On monte doucement en puissance avec comme priorité, de préserver la santé des collaborateurs", précise l’entreprise. En plus des équipements de protection (masques notamment) et l’application stricte des gestes barrières, Naval Group a adapté l’environnement de travail. Des cloisons ont par exemple été montées dans certains bureaux.
En plus de ces mesures sanitaires déployées pour permettre le redémarrage progressif des activités, la direction a annoncé la création d’un fonds de solidarité qui sera abondé à parts égales par l’entreprise et les salariés volontaires (dons de congés). Cette caisse, fruit d’un accord avec les partenaires sociaux, doit permettre d’assurer à 100 % la rémunération des collaborateurs en chômage partiel. "Dans un souci d’exemplarité, l’équipe de direction a fait don de cinq jours par personne", précise Naval Group.
Malgré tout, plusieurs activités industrielles ne peuvent actuellement plus être menées. Sur le programme Barracuda, les essais en mer du Suffren, premier sous-marin nucléaire de cette classe, n’ont, par exemple, pas pu être réalisés comme prévu. "Pour préserver l’avenir et la capacité d’investissement de l’entreprise", en attendant un retour à la normale, l’entreprise a donc prévu aussi un important plan de réduction des dépenses. Il passe par le gel des embauches. Depuis 2017, pour faire face à un important plan de charge, le fleuron du naval militaire avait multiplié les recrutements et comptait le faire jusqu’en 2022 : environ 300 par an. Cette année, 350 embauches étaient prévues. Un tiers a déjà été réalisé. Il faudra attendre pour voir arriver de nouveaux collaborateurs, en dehors des activités productives qui nécessitent de la main d’œuvre supplémentaire.