Coronavirus : la Voilerie Granvillaise confectionne des blouses pour le milieu médical

Postée le 17/04/2020

Si, comme la plupart des entreprises du secteur nautique, la Voilerie Granvillaise est très impactée par la crise sanitaire qui confine les plaisanciers chez eux et interdit toute sortie en mer, la confection de blouses pour le milieu médical permet paradoxalement d'amoindrir le choc.



Installée à Granville sur le port du Hérel, la Voilerie Granvillaise doit faire face à la baisse de son chiffre d'affaires. Eric Varin, son patron, explique : "même si le stock de commandes a permis de continuer à travailler après le confinement, nous avons manqué le traditionnel pic de commandes de mars-avril. Nous souffrons également de la charge que constitue la garde des enfants actuellement déscolarisés".

A terme, Eric Varin s'attend à un exercice "pas bien beau pour sa société, mais encore plus pour les shipchandlers et dans le secteur de la plaisance en général". S'il n'a pas fait appel au chômage partiel et n'a pas demandé de report de charges sociales, Eric Varin s'inquiète pour le secteur : "la clientèle des plaisanciers est constitué de gens assez âgés. Certains vont restés confinés après le 11 mai. D'autres vont hésiter avant de programmer des sorties en mer, et ne pas vouloir prendre le risque d'une promiscuité inévitable à bord de leur bateau".

Paradoxalement, le marché complémentaire du milieu médical est venu amoindrir le choc de la crise sanitaire. Les établissements médicaux comme les Ephad, maisons de santé, et autres centres hospitaliers, qui viennent de redécouvrir les vertus des protections individuelles réutilisables, ont passé commandes de blouses à la Voilerie Granvillaise. Eric Varin a procédé vendredi à la livraison de 2 500 blouses lavables au CHU de Caen. 2 500 autres sont en commande. Eric Varin constate : "tous ces établissements travaillaient avec des protections jetables mais quand la crise est arrivée, la chaine de livraison s'est interrompue et a mis en grand danger les soignants. Avec des protections lavables, les établissements peuvent faire appel aux blanchisseries et rester équipés. Même si ce travail n'est pas d'une grande valeur ajoutée, il nous permet de tenir la boutique. Et c'est assez valorisant en terme social".

Face au volume conséquent de blouses à fournir, Eric Varin se félicite : "je ne vends jamais mes vieilles machines. Elles n'ont qu'une très faible valeur résiduelle et peuvent toujours dépanner. J'ai pu remettre en marche toutes mes machines premières générations pour assurer les commandes. Concernant les mesures de protection des employés, l'espace n'a pas manqué sur le plancher de la voilerie pour établir une distanciation de six à huit mètres entre les postes de travail". Pour ce qui est de la fabrication de masques, Eric Varin confie "nous avions réalisé des prototypes FFP2 mais la matière première nécessaire à leur confection a été réquisitionnée par l'Etat".

Eric Varin avoue pourtant se languir de retrouver une situation normale, lui qui avoue : "la confection, c'est un autre métier". Une situation que tout le secteur nautique appelle de ses vœux…

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