Bilan Nautic 2019 : mauvaise fréquentation mais clientèle bien sous tous rapports

Postée le 01/01/2020

La moindre fréquentation des grands salons couplée à la grève contre la réforme des retraites désignaient par avance l'édition 2019 du Nautic comme un millésime moyen. Avec 147 500 visiteurs cette année contre plus de 200 000 l'an dernier, la baisse est considérable. Contre toute attente cependant, nombre d'exposants ont pu compter sur un visitorat certes bien clairsemé mais d'autant plus motivé à faire des affaires.



Après les gilets jaunes en 2018, les grèves massives notamment dans le secteur des transports, et une tendance marquée à la baisse de fréquentation des salons, le Nautic s'est malgré tout avéré être un cru tout à fait acceptable. On a certes vu le hall principal accueillir moins de grands voiliers, et des chantiers réputés renoncer à exposer et l'espace dédié aux motoristes s'est également amenuisé, tout comme le hall des équipementiers. Cependant, la qualité du visitorat a compensé le contexte défavorable, le volume d'affaires réalisé restant finalement constant d'une année sur l'autre. L'embellie des ventes de bateaux entrevue depuis quelques mois ne s'est pas démentie dans les allées du Nautic. Côté bateaux à moteur, secteur en croissance constante, le Hall 4 a fait le plein de belles unités et le marché reste bien orienté.

Cependant, l'âge moyen du plaisancier est d'environ 58 ans, et la moyenne d'âge du visiteur du salon nautique de Paris augmente de six mois par an et s'établir à près de 50 ans aujourd'hui. Dans un marché comptant désormais plus de sortants que d'entrants, il va falloir séduire les nouvelles générations à la pratique du nautisme et de la plaisance. Les nouveaux aménagements et agrandissements prévus par les organisateurs pour pallier à la fermeture des halls historiques du Nautic entraineront une nouvelle disposition dès 2020 qui génèrera une plus grande spécialisation des espaces. Aux exposants d'imaginer de nouvelles offres pour attirer de nouveaux visiteurs.

Ils ont dit

Nicolas Tardy, Les Guides du Grand Large : "il y a eu beaucoup de passage précis avec des personnes intéressées, et une clientèle qui s’est déplacée contre vents et marées, ce qui donne des clients qui réservent à 70 % pour 2020. Par contre, un peu de baisse de fréquentation évidement en raison des événements extérieurs".


Pascal Hacault, Cap Anglo : "ce n’est pas le meilleur salon qu’on ait fait. Pas un bon salon pour les professionnels que ce soit pour la location de bateaux ou la vente. Nous avons eu peu de business mais avons eu un peu de contacts. Nous reviendrons quand même car il est important d’être présent".

 


Anne Olivia Degrenne, Lepesqueux Croisières Vent en Poupe
: "le bilan est très positif malgré une faible fréquentation cette année. Les clients étaient intéressés et ont réservé des dates pour l’année prochaine".

 

Stéphane Bradic, CCI Caen Normandie, Ports de Caen/Ouistreham et Dives/Cabourg/Houlgate : "il y a eu beaucoup moins de passage mais de bons contacts pour des places à l’année, avec quatre à cinq bateaux pour Dives et quatre bateaux pour Ouistreham. Pour les places visiteurs, nous avons eu des contacts avec des Irlandais et des Belges qui souhaitent faire des escales d’une semaine afin de visiter les plages du débarquement".


Chloé Cambou, Port de plaisance de Dieppe
: "cette année, on remarque que la navigation ne suffit pas à ramener du monde et qu’il faut développer la partie touristique. Dans les années à venir, l’enjeu des ports de plaisance sera de savoir vendre la ville, de connaitre l’environnement et de faire en sorte que les sous locations comme Click and Boat amènent une clientèle différente avec des besoins différents".


Guilaine Binet, Port de plaisance de Granville : "nous avons vu des personnes intéressées par la destination Granville Terre et Mer, beaucoup de demandes de renseignements pour les hébergements pendant la Nationale Corsaire et bien sûr beaucoup de questionnement quant au projet d’agrandissement portuaire. L’objectif est de faire venir de nouveaux visiteurs en escale à Granville en présentant les attraits touristiques de la Manche en générale".


Andréa Rebut, Office du Tourisme du Havre
: "sur le salon, depuis mercredi, la semaine a été plutôt tranquille. Avec le weekend et la nocturne, nous avons eu un peu plus de monde. La clientèle est moins présente mais reste intéressée et qui pose des questions au sujet des écoles de voiles et des places disponibles dans le port de plaisance. Les statistiques des personnes qui viennent nous poser des questions au sujet de la ville et du port de plaisance indiquent des retombées moins intéressantes que l’année dernière".


Julien Lebas, Port de plaisance du Havre
: "les grèves nous ont amenés à changer notre stratégie au Nautic. Très rapidement, nous avons vu que nous aurions très peu de possibilité d’acquérir de nouveaux clients parisiens sur ce salon. Nous avons dont modifié notre objectif pour fidéliser et rencontrer les propriétaires de bateaux déjà clients du port de plaisance du Havre, développer nos relations avec les autres ports, nous tenir informés des nouveaux bateaux, des tendances et des innovations".


Pauline Melet, Port de plaisance de Cherbourg
: "le bilan est assez mitigé avec les grèves mais les personnes que nous avons pu voir sur le salon étaient vraiment intéressées par la destination et le territoire mais également pour les places de port. Cela nous permet de prendre plus de temps avec les usagers et de bien expliquer notre destination".


Fabrice Lahaye, Draxer Sinor
: "nous avons quand même rencontré quelques personnes. C’est un salon mitigé avec des possibilités mais en deçà des espérances car malheureusement avec les mouvements sociaux, beaucoup de professionnels et de particuliers ne se sont pas rendus au salon et ceci pour la deuxième année consécutive puisque nous avions eu les gilets jaunes l’année dernière. Les frais, notre engagement et le temps passé sont les mêmes mais il nous manque 40 à 50 % de prospects et de revendeurs. Les revendeurs qui venaient des territoires d’outre-mer ne se sont pas déplacés".


Pierre-Yves Renou, Trigano Mécanorem
: "dans l’ensemble, au niveau des particuliers le salon a été très calme mais nous avons pu très bien travailler en BtoB car tous les professionnels avaient le temps et nous avons pu travailler sur des projets de chariots hydrauliques, de moyens de manutention, de commande de stock pour la saison. En BtoB, c’était parfait".


Eric Varin, Voilerie Granvillaise
: "le salon nous permet de gagner des parts de marchés et de revenir au contact de nos clients. Dans une voilerie, on les voit en moyenne tous les sept ou huit ans".


Francois Blossier, SNIP Yachting
: "le bilan est tout de même positif malgré le peu de fréquentation. Positif car ce sont des gens qui avaient de réels projets à court terme qui se sont déplacés. Malheureusement, nous avons vu moins de personnes qui venaient découvrir la marque avec des projets à deux ou trois ans".



Ivan Janeau, Efinor Sea Cleaner
: "nous avons présenté notre bateau de dépollution en version 100 % électrique que nous venons de développer et dévoiler au Salon Nautic de Paris. Nous avons eu un très bon accueil sur le salon. Tout le monde est très curieux et souhaiterait que ce type de bateau soit dans tous les ports en ce qui concerne les plaisanciers. Au niveau professionnel, nous avons eu des bons contacts avec des ports intéressés mais également des privés. Il y a eu des difficultés de fréquentation dues aux mouvements sociaux mais nous avons eu des rendez-vous qualitatifs. Aucune signature de contrat pour l’instant mais beaucoup d’échanges. Nous avons de pistes sérieuses en national et en international. La majorité des ventes ont été faites à l’international mais nous aimerions pousser les ports français à s’équiper de cette technologie qui permet de ramasser simultanément tous les déchets flottants solides mais aussi tous les déversement d'hydrocarbures, essence et huiles. En 2019 nous avons vendu une centaine de bateau dans une trentaine de pays, notamment en Asie et en Afrique du Nord et nous commençons à développer l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale".

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