Assises de l'économie de la mer 2025 : Normandie Maritime au rendez-vous

Postée le 24/11/2025

Les 4 et 5 novembre 2025 à La Rochelle, Normandie Maritime a pris part aux Assises de l'économie de la mer : notre Président Laurent Chéreau et notre Déléguée générale Delphine Lefrançois y ont porté la voix des entreprises normandes et échangé avec de nombreux membres au fil des plénières et des temps de networking.

Dans les échanges, un fil rouge s'est imposé : la souveraineté industrielle face à la montée en puissance chinoise. Plusieurs intervenants ont rappelé que la Chine concentre désormais environ 70 % des commandes mondiales de navires civils et 50 % de la production de navires commerciaux, tandis que la fusion de ses grands chantiers a fait émerger le plus grand ensemble naval au monde. Même si les prises de commandes ont reculé de 68 % au 1er semestre 2025, l'écart avec l'Europe demeure et nourrit la crainte d'une dépendance stratégique au moment où la flotte mondiale doit se décarboner (cap vers la neutralité carbone 2050).

 

Dans ce contexte, la profession plaide pour davantage de visibilité et une forme de « préférence européenne » dans certains segments (comme les ferries) afin d'ancrer la construction navale sur le continent et d'accélérer l'avantage compétitif lié à la décarbonation.

Côté français, le signal politique a été celui du soutien aux « champions ». CMA CGM a donné des gages concrets : 10 nouveaux porte-conteneurs seront immatriculés sous pavillon français, avec des livraisons de 2026 à 2028, un investissement de 2,5 Md€ et le recrutement de 135 marins français. Les armateurs ont, en parallèle, insisté sur la stabilité de la taxe au tonnage, jugée indispensable pour investir.

Sur l'éolien en mer, sujet clé pour la supply chain normande, le discours présidentiel a confirmé l'importance stratégique des renouvelables sans annonce concrète pour Oléron. La filière attend la PPE pour relancer la dynamique après l'échec d'AO7 et un AO8 à la participation réduite ; elle appelle à réviser les conditions financières, pointant des garanties trois fois supérieures à celles d'autres pays européens, des coûts en hausse jusqu'à +40 % et un plafond de 100 €/MWh peu adapté aux contraintes techniques et au vent du site. Le dilemme est clair : rehausser le prix fragiliserait l'acceptabilité, le maintenir risquerait de décourager les candidats.

Dernier axe déterminant : les compétences. Les retours de la table ronde dédiée confirment que l'alternance et l'immersion sont des leviers efficaces pour attirer et fidéliser. Le CINAV a labellisé plus de 200 formations et sensibilise 20 000 jeunes par an afin de répondre à 30 métiers en tension. L'ENSM vise un doublement des diplômés d'ici 2027 et appelle à simplifier les procédures de stages et d'embarquement — avec un message partagé par les industriels : accueillir des jeunes a un coût, mais c'est indispensable.

Au terme de ces deux jours, nos échanges avec les adhérents ont porté sur la préparation des prochains marchés (naval et énergies marines), la visibilité industrielle à sécuriser en Europe et la montée en compétences via des parcours concrets d'alternance et de stage. Nous poursuivons ces travaux avec vous ; pour prolonger la discussion et partager vos besoins, contactez l'équipe de Normandie Maritime.

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