A Cherbourg-en-Cotentin, Allures Yachting ne connaît pas la crise

Ouest France - 8 mars 2021

[…] On imaginait les constructeurs de bateaux de plaisance salement affectés par la crise. Chez Allures Yachting, à Cherbourg-en-Cotentin, il n’en est rien. Le marché de niche des voiliers de voyage surfe sur le Covid.

"On était très inquiets, observe Cyrille Corlay, le directeur commercial et marketing. Tout allait s’arrêter pour une durée indéterminée, mais après trois semaines de sidération, les activités commerciales ont repris à un niveau historique". Dès juin 2020, tout juste en sortie de premier confinement, l’entreprise a vu les commandes pleuvoir. Seize en un trimestre, quand habituellement l'entreprise vend en moyenne vingt bateaux par an.

Depuis quelques années, le secteur vivait déjà une croissance forte, de l’ordre de 15 à 20 % par an. Elle aurait pu s’effondrer après le boum de l’été, mais la vitesse de production a retrouvé son rythme de croisière. Simplement, les acteurs du secteur ont dû s’adapter, réorienter leur stratégie. "Il y a un an, je n’aurais pas cru qu’on pouvait vendre un bateau sans que le client le voie. Aujourd’hui, cela représente 70 % de nos ventes", note Cyrille Corlay. Les clients sont à 80 % étrangers (Américains, Australiens, Polonais, Russes…) et achètent sans voir en vrai, grâce aux images virtuelles, 3D, et essais bien réels filmés en mer…

Allures Yachting a pris le risque d'étendre sa gamme en dépit de la crise. Après les Allures 40 et 45, voici donc venu l’Allures 51.9, dériveur en aluminium de près de 16 m déjà vendu à cinq exemplaires, et, pour le chantier jumeau Garcia, l’Exploration 60, catamaran de 18,28 m qui vient enrichir la famille après les Exploration 45 et 52.